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 My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron.

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Camron O. Hardley
« Le passé, le présent, le futur. » ϟ Léthés

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Camron O. Hardley


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MessageSujet: My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron.   My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. EmptyMer 10 Aoû - 21:54

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My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. 110810115423247293
« « Saw the world turning in my sheets and, once again, I cannot sleep. » »
    Huit jours. Huit jours, exactement, qu’il était réveillé. Qu’il respirait. Qu’il vivait. Chaque matin, un jour de plus s’ajoutait à ce décompte. Un jour, il n’y penserait plus, se disait-il. Un jour, il se réveillerait, et oublierait quel jour il était. Ce décompte ne serait plus nécessaire. Il ne compterait plus qu’en année, tel l’anniversaire de sa nouvelle vie. Un anniversaire qu’il partageait avec huit autres personnes. Des personnes comme lui et différentes en même temps. C’était l’ironie de leur sort. Condamné à être ensemble. À vivre ensemble, jour et nuit. Et le jour où ce ne serait plus le cas, ils seraient tout de même associés. Car ils étaient les léthés. Une bande. Plus fort ensemble que seul. Mais ils n’avaient pas choisi leurs compagnons. Pas choisi ceux avec qui ils partageraient une partie importante de leurs vies. On avait choisi pour eux. Et cela n’était pas toujours pour leur faire plaisir. Ils étaient telle une famille, en fait. On ne la choisit pas, mais on apprend à vivre avec elle, car on n’a pas le pouvoir d’y changer quoi que ce soit. Les disputes, la froideur, l’ignorance était leur lot quotidien comme les rires, la chaleur et la sympathie. Et malgré tout, il aimait ça. Il aimait cette impression de faire partie d’un groupe. Il n’était pas un solitaire dans l’âme. Il avait besoin de la compagnie des autres. Les quelques souvenirs qu’il avait récoltés jusque-là, il était plus souvent seul qu’accompagné. Et même à cette époque si lointaine, il avait détesté cela.

    Ce huitième matin-là n’allait pas être tranquille. Il n’y avait jamais une quelconque journée de tranquille, de toute façon. Il était constamment en mouvement, constamment en train de faire quelque chose. Ce qu’il faisait de tranquille ? Dormir. Et il ne faisait pas la grasse matinée, autant par obligation que parce qu’il ouvrait irrémédiablement les yeux à six heures du matin, qu’il soit encore fatigué ou non. C’était une habitude chez lui, comme si son corps avait été réglé ainsi et qu’il rechignait à changer ses réglages. Ça ne lui donnait que plus de temps, se disait-il. Plus de temps pour remplir ses obligations comme pour apprendre. Apprendre. Il y avait des choses dont il se rappelait et d’autres complètement nouvelles pour lui. C’était les nouvelles qui l’intéressaient. Un des trojans lui avait prêté un livre qu’il dévorait. De la poésie. Une vague définition de ce mot lui était venue en tête, lorsqu’on le lui avait prêté. Il n’aurait pas cru que ce serait si intéressant. C’était comme lire des émotions en vers. Des émotions qu’il connaissait comme d’autres qu’il n’avait jamais ressenti. C’était un monde à découvrir. Un monde dont il grappillait des morceaux quelques minutes par jour, avant de dormir. Se permettant de se changer les idées, de ne plus penser à rien d’autre. Trouver le sommeil avait été chose impossible, auparavant, jusqu’à ce qu’il tombe sur ce bouquin. Jusqu’à ce qu’il trouve ce dont il avait besoin.

    Une douche froide, et il était parti pour le QG des trojans. On lui avait donné rendez-vous là-bas. Pour des tests, sans doute. Ou un entrainement quelconque. Sa capacité commençait doucement à pointer le bout du nez. Il changeait d'apparence. Il avait, jusqu'à maintenant, réussi à changer de couleur de cheveux et même de coupe de cheveux. C'était étrange, l'impression que ça lui procurait. C'était comme si ses cheveux lui brûlaient le crâne, mais... doucement. Sans que ce ne soit douloureux, il ressentait une chaleur intense. C'était simplement inexplicable, impossible à expliquer à une personne qui ne l'avait jamais vécu. Ça révélait de l'extraordinaire, quelque chose que, eh bien, peu de personnes vivaient. En fait, il était probablement le seul, à le vivre. Et cela le remplissait d'incrédulité, d'incompréhension. Comment en était-il arrivé à devenir ce qu'il était ? Il n'y aurait jamais de réponse claire et précise à cette question, mais il avait finalement appris à l'accepter. Comme il se devait d'accepter beaucoup de choses, ces jours-ci. Il avait encore les cheveux trempés quand il arriva au QG. À peine avait-il fait deux pas que l'on lui pointa une salle du menton. Les gens, par ici, avaient cette fâcheuse tendance à se contenter de signe. Il semblait juger les mots comme inutiles. C'était aussi agréable que désagréable. Raccourcissant le temps perdu, diminuant les contacts humains. Il adressa un sourire à la personne avant de se diriger vers la salle indiquée.

    Une pièce vide l’attendait. Vide de vie, car des meubles, elle n’en manquait pas. Il ne se gêna pas pour s’asseoir, en attendant. Il ne savait même pas ce qu’il attendait. Une personne, sans doute, mais il ne savait pas qui. C’était l’un des trojans qui lui avait dit de se pointer aujourd’hui, sans plus de détails. C’était la deuxième fois qu’on lui faisait le coup, la première parce qu’on voulait lui prendre du sang. Alors qu’il réfléchissait aux raisons de sa présence, elle entra. Heather. Si on lui avait dit qu’elle serait là, il ne serait sûrement pas ici, à cet endroit. Tel un réflexe, il se leva aussitôt, bien décidé à trouver une raison quelconque pour partir le plus vite possible. Partir. Fuir. C’était devenu un automatisme lorsqu’elle entrait dans la pièce. Elle l’effrayait, plus qu’il ne souhaitait le dire. Il ne se comprenait plus vraiment. Il s’en voulait toujours un peu, après. Mais lorsqu’il se retrouvait en face d’elle, il perdait ses moyens, en quelque sorte. Et il détestait perdre ses moyens. Il avait le pressentiment qu’il finirait par babiller quelque chose d’idiot. Et plutôt que de passer pour un idiot, il préférait fuir. Ce qui ne l’avantageait sûrement pas. Mais, comprenez-le. À peine avait-il posé son regard sur elle qu’il avait senti sa raison fuir. Elle était tellement belle. Et elle lui faisait perdre ses moyens. Et il fuyait tout ce qui lui faisait perdre ses moyens. Il passa une main dans ses cheveux, jaugeant la porte, cherchant une excuse à babiller. Il évitait désespérément son regard. À peine avait-il trouvé une excuse – de merde – que la lumière sembla s’éteindre. Il cligna les yeux, incrédule. Ils étaient sous terre, il n’y avait donc aucune fenêtre. Forcément, la pièce était, donc, dans le noir total. C’était sans compter l’orage qui résonna alors dans le lointain. Il était à des kilomètres, ils étaient sous terre dans un QG. Pourtant, Camron décerna parfaitement le son du tonnerre qui grondait. Il ne lui fallut pas deux secondes pour se laisser tomber sur la chaise.

    Il détestait les orages. Détester. C’était le mot qu’il utilisait. Pourtant, effrayé, terrorisé, même, aurait mieux convenu. Il avait la phobie des orages. Depuis toujours, mais ça, il ne le savait pas. Sa raison lui rappelait que ce n’était que des orages, pourtant, le moindre coup de tonnerre augmentait ses tremblements. Recroquevillé contre lui-même, dans cette pièce complètement noir, il avait complètement oublié la présence de la jeune femme. Tout ce qu’il voulait, c’était que cela s’arrête, que la lumière revienne, que l’orage cesse.

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Heather J. Graham
« Le passé, le présent, le futur. » ϟ Léthés

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Heather J. Graham


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MessageSujet: Re: My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron.   My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. EmptyVen 19 Aoû - 11:03

Depuis qu'on l'avait tiré de sa léthargie, léthargie passée dans l'une de ces capsules récemment découvertes puisque tout ceci ne remontait au final qu'à 8 jours, Heather se sentait renaître, en quelque sorte. Du moins, pour elle, elle continuait simplement sur la même lancée que celle sur laquelle elle s'était trouvée pendant de longs mois avant d'être plongée dans sa léthargie avec les autres membres du projet Aurora Borealis, pour la simple et bonne raison qu'on n'avait pas eu à la droguer et donc à altérer sa mémoire pour qu'elle se plie de bon cœur à tout ce que l'on attendait d'elle et à tout ce que l'on entendait faire d'elle, bien qu'elle ait toujours gardé son indépendance d'esprit et son libre arbitre. Ainsi, elle se souvenait avoir montrer les crocs quelques fois, et cela avait toujours payé puisqu'elle avait obtenu des améliorations concernant les choses qui la chiffonnaient, sans qu'on n'ait jamais manqué, cependant, de lui signifier qui demeuraient les Boss. Pour les Trojans, elle représentait donc une personne dont il fallait se méfier, parce que sans doute pas aussi endormables par des histoires ne tenant pas forcément très bien debout, et aussi parce qu'elle savait s'interposer, refuser de faire des choses qui lui déplaisaient, et parce que, tout simplement, elle n'était pas aussi dépendante que tous les autres Léthés. Elle avait accepté cette sorte de mission qu'était celle de protéger l'humanité d'une chute encore plus titanesque, mais elle allait où elle voulait, faisait ce qu'elle désirait, relativement. Et ce matin, si elle avait accepté de se rendre à cette séance d'observation, c'était uniquement parce que cela allait l'amener à pouvoir se retrouver quasiment seule, en tête à tête, avec un autre Léthé, et que le Trojan qui allait superviser l'observation était surtout intéressé par les résultats obtenus, sans les observer comme s'ils n'étaient que des animaux privés de libre arbitre, dont on pouvait faire ce que l'on voulait sans qu'ils ne montrent les crocs ni ne répondent. Et puis faire un peu d'exercice ne lui ferait pas de mal, c'était donc la raison pour laquelle elle avait marcher jusqu'à cette salle dont on lui avait indiqué le numéro.

Elle ignorait qui s'y trouverait, et d'une certaine façon, tant qu'il ne s'agissait pas de Jenkins fils, elle n'en avait rien à faire. Elle n'avait pas développé des liens amicaux avec tous les Léthés, mais au moins, elle pouvait se targuer d'avoir parler à chacun d'entre eux au moins une fois, assez, en tout cas, pour qu'elle se trouve en mesure de donner le prénom de chacun d'entre eux, et, pour la grande majorité, de leur associer à chacun leur don particulier. Enfin, bien sûr, comme toujours, il y avait une exception, et c'était évidemment sur cette exception qu'elle tombait en ouvrant la porte. Cameron. Alors lui, il restait quasiment un total mystère pour elle. C'était le plus impressionnant des Léthés, du moins, physiquement, parce qu'il devait frôler les deux mètres et qu'il avait une musculature impressionnante. Pas que la jeune femme l'ait déjà vu torse nu, mais elle savait deviner facilement, derrière les tissus de ses T-shirts, ce qui se dissimulait en dessous en matière de musculature. Et cela voulait dire grande force physique aussi, bien qu'ils s'en trouvent tous plus ou moins pourvus suite à la modification de leur ADN à chacun. Le souci, avec Cameron, c'est qu'elle ne le voyait quasiment jamais, pas parce qu'il était toujours aux abonnés absents, mais plutôt parce qu'elle avait aisément remarquer qu'il avait une nette tendance à fuir ou à partir, dîtes cela comme vous voulez, dès qu'elle arrivait dans la pièce où il se trouvait. On aurait dit un grand enfant au regard apeuré de chiot lorsque leurs yeux se croisaient. Elle le sentait loin d'être à l'aise, et dans un premier temps, elle avait pensé qu'il était ainsi avec tout le monde, sauf qu'en observant mieux et plus longuement le jeune homme, et en se renseignant quelque peu sur lui, le tout dans la plus grande discrétion, bien sûr, elle avait appris qu'il ne semblait être ainsi qu'avec elle. C'était dommage, parce qu'elle était persuadée qu'ils pourraient très bien s'entendre s'il cessait un instant de lui fuir entre les doigts comme une savonnette passée sous l'eau. Et puis, physiquement, il n'était pas mal, pas mal du tout même. Elle pouvait même affirmer qu'elle lui donnait la palme du Léthé le plus séduisant, mais tout n'était qu'une question d'appréciation et de goût personnel.

Il semblait une fois de plus comme trop engoncé dans des vêtements dont il n'aurait pas choisi la taille et qui s'avéreraient trop grand, tout comme il semblait soudainement avoir pris un coup de chaud et avoir vu la chose la plus effrayante qui soit, suffisamment, en tout cas, pour bredouiller elle ne savait trop quoi et lancer des regards désespérés vers la porte, qui se trouvait juste derrière elle même si, à mesure, elle se rapprochait du centre de la salle et donc de Cameron dans le même temps. On aurait dit un animal effrayé s'apeurant face au félin qui serait sur le point de lui trancher la gorge d'un coup de mâchoire bien placé. Mais elle n'eut pas plus le temps de darder sur lui un regard à la fois inquisiteur et étonné que la lumière se coupait. Les pannes d'électricité survenait assez rarement, mais plus souvent qu'en temps normal, et elles étaient toujours imprévisibles, autant concernant leur apparition que concernant leur durée. Mais ce n'était pas tout, le tonnerre roulait, grondait, et on en entendait le bruit caractéristique même en étant sous Terre. Autant dire qu'à la surface, on ne devait pas trop rigoler. Heather n'était pas nyctalope, et ne voyant donc pas grand chose, et la très faible lumière du petit panonceau indiquant la direction de la sorte n'éclairait à peine qu'un coin de la pièce, et encore, pas assez pour qu'on puisse s'y poster tranquillement en voyant à 1 mètre devant soi. Le bruit d'une chaise que l'on pousse ou qui se recule seule racla contre le sol, ce qui permit à la jeune femme d'à peu près savoir dans quel quoi de la pièce se trouvait Cameron. Elle n'entendait rien d'autre que le tonnerre qui hurlait à la surface, pas un mot de la part du jeune homme, et à peine le bruit d'une respiration. Jusqu'à cette respiration plus saccadée et puissante qu'à l'accoutumée. Okay. Comment un type aussi grand et impressionnant que Cameron pouvait-il avoir peur des orages ? Il se priverait bien de juger, les phobies ne s'expliquant pas et chacun ayant sans nul doute permis la sienne, parfois inavouable. Quoi qu'il en était, elle ne pouvait pas le laisser comme ça, dans cet état aussi tétanisé. Cherchant à se rapprocher de lui, elle laissait le bout de ses doigts effleurer tout ce qui pouvait se trouver près d'elle, jusqu'à ce qu'ils effleurent l'épiderme de Cameron, l'une de ses joues, sans doute. S'agenouillant alors dans la direction qu'elle estimait être opposée à celle du jeune homme, de sorte à être légèrement de profil auprès de lui, elle posa ses mains sur l'une de celles du jeune homme. « Cameron, respires, ça va aller ... » L'une de ses mains remonta pour se positionner sur la joue du jeune Léthé, et la caresser doucement, comme on le fait pour apaiser quelqu'un, peut importe l'âge. « Parles moi de quelque chose de magnifique, d'un endroit, de quelqu'un que j'aurais déjà pu voir. Dis le moi, je peux te le montrer ... »
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Camron O. Hardley
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MessageSujet: Re: My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron.   My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. EmptyDim 11 Sep - 16:24

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My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. 110810115423247293
« Walk out the door and up the street; look at the stars beneath my feet. »
    Fuir. C’était une triste option qu’il avait choisi. Et même s’il ne se l’avouait pas, il s’en sentait un peu coupable. Il donnait l’impression de… lui en vouloir, peut-être. Ou d’avoir peur d’elle. Mais ce n’était pas le cas. Au contraire. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il fuyait ? Il y avait eu une légère réticence avec toutes les autres personnes. Il ne s’était pas tout de suite senti à l’aise, mais il s’était vite lié à eux. Avec elle, c’était différent, trop rapide, trop vite. Il lui aurait confié ses plus grands secrets, s’il en avait. Et c’était effrayant tout en étant rassurant. En fait, c’était une situation qu’il ne s’expliquait pas lui-même. Mais, Camron étant Camron, les situations qu’il ne comprenait pas tournait dans sa tête inlassablement. Depuis à peine huit jours, il s’était trituré les méninges avec une obstination qui relevait presque du masochisme. Et il continuait, ses pensées vaguant d’un sujet à un autre, sans s’arrêter une seule seconde. Il avait encore de la difficulté à trouver le sommeil, c’était pour dire. Et malgré tout, malgré ces longues heures sans sommeil, il n’avait trouvé aucune solution. Aucune solution pour tous ces problèmes. Pourtant, un problème a forcément une solution. C’est évident, un problème est toujours soluble. Et, parfois, une pensée lui venait à l’esprit. Peut-être ne souhaitait-il simplement pas la trouver, la solution. Peut-être était-ce trop contraire à lui, peut-être était-ce une solution qu’il n’envisagerait jamais. Peut-être.

    Pile au moment où il était confronté à cette femme, face à lui, qu'il se demandait comment il pouvait fuir. Il n'était pas d'humeur à affronter ses problèmes, se disait-il. C'est pile à ce moment que la lumière trembla, que le vague bruit d'un orage résonna et que la lumière rendit son dernier souffle. C'est pile à ce moment que la peur traversa ses veines et que ses jambes menacèrent de le lâcher. Un étau lui enserrait alors le coeur. La seule pensée logique qui lui venait à l'esprit était de fuir, le plus vite possible, le plus loin possible. Seule sa raison, qui lui chuchotait encore quelques phrases du fond de sa tête, le résonnait. Il faisait noir, il n'y avait pas une once de lumière, comment trouverait-il simplement la porte ? Et est-ce qu'elle s'ouvrirait, d'ailleurs ? Il ignorait tous des mécanismes de cette ère. Il ne pouvait plus se risquer à rien. Des pensées folles lui traversaient l'esprit, attisant sa peur. Fuir avait été, encore une fois, sa seule solution. Et, encore une fois, elle s'échappait à lui, comme pour le mettre devant le fait accompli. Tremblant, recroquevillé contre lui-même, il tentait de ne plus entendre, d'oublier que le ciel menaçait de leur tomber sur la tête ou quelques idioties du genre auquel Camron était désormais convaincu.

    Il sentit alors quelque chose toucher sa joue. Ce simple toucher le fit paniquer pendant quelque secondes, puis une voix se fit le chemin jusqu'à son cerveau. « Cameron, respires, ça va aller ... » entendit-il. Le simple fait de reconnaitre la voix le calma un peu. Heather était là, se disait-il. Il serait au moins deux contre l'orage. Il n'était pas seul. Il sentit sa main contre sa joue. Il ne sursauta pas, cette fois-ci. Ses mains tremblaient encore, son esprit était toujours embrumé par la peur, mais il reconnaissait Heather et, probablement pour la première fois, il se sentit rassuré en sa présence, de savoir qu'elle n'était pas loin. Il entendit ensuite d'autres paroles. Des paroles qui lui demandaient de parler, de parler de quelque chose qu'il aimait, qu'il trouvait beau. Il ferma les yeux, passa une main tremblante sur son oreille. Quelque chose qu'il aimait. Il se sentait incapable de penser, incapable de se rappeler ce qu'il appréciait. Sa vie se résumant à huit jours et quelques souvenirs désagréables d'une vie passée, il n'avait eu qu'une vague idée de ce que c'était de trouver beau ou d'aimer. En plus, à peine essayait-il de penser qu'un coup de tonnerre le ramenait à la case départ. Après peut-être deux minutes de réflexion anarchique, la lecture lui vint à l'esprit. Il aimait bien lire, se rappela-t-il. Oui, ça le relaxait, même. Il releva un peu la tête, espérant se faire entendre. Il ignorait pourquoi elle souhaitait une telle information, mais la question n'avait même pas réussi à gagner son esprit, il n'était plus en état de se poser de telles questions. D'une voix à peine audible, il réussit vaguement à parler. « Je... J'aime bien lire. C'que tu veux savoir ? » marmonna-t-il, gardant les yeux rivés sur l'obscurité. À peine avait-il prononcé ces paroles qu'il se rappela ce qu'elle avait dit, est-ce qu'il y avait vraiment répondu ? il en doutait. Il chercha le regard de la jeune femme, mais ne le trouva pas. « Non, ça va pas... J't'aime bien, toi aussi. » ajouta-t-il à sa dernière phrase.

    S'il y avait eu un deuxième Camron dans la pièce, un deuxième Camron avec tous ses esprits, ce deuxième Camron aurait giflé le premier Camron. Et il aurait eu bien raison de le faire. Parce que voilà des jours qu'il fuyait la jeune femme et il venait de tout gâcher de quelques mots. Mais, n'était-ce pas, dans un sens, plus simple ainsi ? Puisque c'était la vérité qu'il venait de dire. Il trouvait la présence de la jeune femme réconfortante et, dans ce monde où il n'y avait plus beaucoup de choses qui lui renvoyait une image magnifique, une présence réconfortante était le mieux qu'il pouvait espérer. Si elle lui avait fait peur, à ce moment-là, c'était bien tout le contraire. Camron, qui tremblait encore comme une feuille au vent, sursautait au moindre vague bruit de tonnerre, commençait malgré tout à respirer un peu mieux. Un orage ne durait pas plus d'une dizaine de minutes, non ? Ça ne faisait probablement même pas aussi longtemps qu'il était recroquevillé, eut-il la force de calculer. Malgré tout, l'orage semblait être encore plus lointain. Il enfonça sa tête, qui menaçait d'exploser, contre ses genoux. Il n'avait plus la force de réfléchir, plus la force de ressentir.

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Heather J. Graham
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MessageSujet: Re: My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron.   My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. EmptyDim 25 Sep - 17:39

Étrangement, pendant quelques secondes après qu'on lui ait tout expliqué du contexte alentour et présent, Heather s'était prise à se demander si les phénomène climatiques étaient toujours semblables à ceux qu'elle avait connu, ou si, carrément, ils n'avaient pas virés tout autre. Le fait était que le soleil, on le voyait bien plus rarement, et que les coups de tonnerre s'étaient multipliés. Tant qu'on ne restait pas dehors quand ça tonnait, tout allait bien, parce qu'on évitait les impacts de foudre venant mettre le feu à quelque tas de détritus laissé à l'abandon dans une rue, ou bien à une vieille voiture toute défoncée et toute désossée. Après, il n'en demeurait pas moins que certaines personnes avaient une peur panique de la foudre. Heather n'irait sûrement pas s'en moquer : plus jeune, elle avait une sacrée frousse des clowns, et trouvait qu'un vrai bon cirque, ce serait celui où il n'y avait pas de clowns, mais attention, lorsqu'elle disait pas de clowns, ça voulait dire pas un seul. Elle avait fini par se dire qu'au pire, si un clown venait l'emmerder, elle pourrait toujours lui décocher un bon coup de pieds dans les bijoux de famille, parce qu'un clown restait un être humain comme un autre ou presque, y avait tout de même quelqu'un sous le maquillage, et les vêtement super amples et ultra colorés. Seulement, pour les orages, la solution n'était pas exactement la même si l'on voulait se débarrasser de cette peur qui vous vrillait les intestins. Et la solution, pour l'instant, elle, elle ne l'avait pas réellement. Mais cela ne l'empêchait pas de tenter quelque chose, n'est-ce pas ?

Le pauvre Cameron tremblait comme une feuille, du moins, Heather le sentait à défaut de pouvoir le voir. Tout comme elle entendait son souffle bien trop rapide et effréné pour être naturel et transparaître d'assurance et de décontraction. Elle ne pouvait décemment pas le laisser comme ça, et en plus, elle n'avait aucune idée des meubles l'entourant, et risquant de lui faire mal si elle se tapait dedans en tentant de sortir. Il fallait dire que son regard et son attention s'étaient immédiatement fixés sur Cameron dès qu'elle avait posé un pied dans cette pièce et qu'elle l'avait repéré. Oui, repéré, c'était bel et bien le terme le plus adéquat, ça avait été comme deux aimants qui s'attirent direct l'un en direct de l'autre. Et puis, en se rapprochant de lui à l'instant pour l'apaiser et lui faire comprendre qu'il n'était pas seul, qu'elle était là et qu'elle n'avait pas l'intention de partir, elle n'avait pas réellement hésité longtemps avant de se diriger vers lui, mettant cette fois ci complètement de côté le fait qu'elle pouvait se taper contre des meubles et s'en sortir avec des hématomes. Non, elle n'y avait pas pensé, elle n'y avait même pas pensé du tout. Quelques secondes s'écoulèrent avant que Cameron ne parvienne à lui donner une réponse. Ce n'était pas exactement celle à laquelle elle s'attendait, mais ça pourrait toujours faire l'affaire. Oui, elle était capable de lui faire croire qu'ils se trouvaient tous eux dans l'une des salles communes de l'hôtel réquisitionné pour loger les Léthés, salle où l'on pouvait lire tranquillement en oubliant un peu la dureté et le drame du monde environnant, du monde hors de cet hôtel, hors de ces murs. Mais alors qu'elle s'apprêtait à passer à l'acte pour apaiser la peur panique du jeune homme, celui ci repris la parole et la désarçonna quelque peu de par sa réponse. Depuis qu'elle se savait en possession de ce don, jamais personne ne lui avait fait ce genre de réponse là. Et elle avouait être un peu embarrassée, d'une part parce qu'elle ne se serait jamais douté qu'il l'apprécie, puisqu'il passait son temps à la fuir d'une manière ou d'une autre, ensuite, parce qu'avec cette simple information, elle ne savait pas trop vers quoi aller. Mais il fallait se décider, et à défaut de pouvoir plonger son regard dans celui de Cameron pour multiplier l'efficacité de son don, elle se rapprocha encore plus de lui et parla, chose qu'elle n'avait généralement pas besoin de faire, mais là, c'était un cas de nécessité urgente. « Il n'y a pas lieu d'avoir peur Cameron. On est tranquillement installé dans l'un des canapés du hall de l'hôtel, à débattre sur les talents d'écrivain de Shakespeare. Y a même les autres qui parlent un peu trop fort, mais nous, on est à deux dans ce canapé, même que tu souris parce que j'ai ... Parce que j'ai encore une miette de cake au chocolat sur le nez. » Oui, elle n'avait pensé à rien d'autre de mieux qu'à ça, c’était venu tout naturellement, et puis, une petite touche d'humour devait pouvoir aider à apaiser plus facilement et rapidement Cameron, qu'est-ce que vous en pensez ? « Je te souris en essayant d'enlever la miette, mais comme je m'y prends mal, tu m'aides avec tes mains de géant. » Okay, si elle continuait sur la même lancée, peut être Cameron parviendrait-il à se détendre avant que la lumière ne revienne ?
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MessageSujet: Re: My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron.   My mind is muddy but my heart is heavy. Does it show ? ㄨ Heather&Camron. Empty

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